I was made to taste your kiss ✽ SEVENTIES

★ That you and I were made for this,
I was made to taste your kiss
We were made to never fall away,
Never fall away

Une insomnie. Encore une. La troisième de la semaine, et les cernes de Cameron en témoignaient largement. Il avait beau tenter de se retourner dans différentes positions, ca ne lui convenait jamais. Parfois trop chaud, ou trop froid, quelques pensées lui traversaient l’esprit, il en a même finit par compter les moutons imaginaires. Mais rien n’y faisait. Ses yeux ne se fermaient pas. Au début, il avait allumé la télé et avait finit par l’éteindre à force de zapper pour rien, puis il été parti faire un tour sur le net, mais encore…personne n’était éveillée à 4 heure du matin, c’était normal. Se levant de son lit, complètement épuisée et blasé, il passa devant la chambre Redan, qui dormait à point fermer. Au moins, lui, il y arrivait ! Soupirant, le jeune homme descendit les escaliers et alla dans la cuisine. Bol et céréales à la main, il alla s’installer confortablement sur son canapé. Le silence régnait, et le bruit que faisaient les céréales qui s’éclataient dans sa bouche avait l’allure d’un marteau-piqueur. Une fois finit, il remonta dans sa chambre, et sur un coup de tête, il décida d’aller faire un peu de sport. Après tout, peut être en fatiguant un peu plus son corps, il finirait par succomber par la fatigue ? Enfilant un short de bain, un T-shirt et un jean, il prit ses clefs et sortit de chez lui à pas de loups, pour ne pas réveiller Redan. Il savait qu’il pouvait être très désagréable au réveil, alors le réveiller en pleine nuit…c’était même pas pensable ! A cette pensée, Cameron ne pu s’empêcher de sourire ! Entre eux, ca avait été toujours si fusionnels ; ils se comprenaient et c’était surement le fait qu’ils avaient tous deux un passé difficile qu’ils s’entendaient si bien. Le ciel, parsemé d’étoile et d’une lune croissant, était loin d’être couvert. Au contraire, on pouvait apercevoir les plus petites étoiles dans le ciel. Un léger vent venait casser la lourde chaleur qu’il faisait ce soir là. Les rues étaient totalement désertes, et pendant que le jeune soldat courait pas un chat ne s’était montré. Arrivé à la piscine publique, il y entra sans trop d’effort. Fermé la nuit, pour éviter des noyades accidentelles, il avait escaladé le grillage d’une simplicité surprenante. Autrefois, lorsqu’il avait 16 ans, il avait l’habitude de faire la même chose, la nuit. Comme pour oublier ses soucis d’époque un instant. Cela faisait maintenant longtemps qu’il n’était pas revenu à cet endroit qui autrefois était son refuge, et il sourit au bon moment qu’il avait pu passer ici. Enlevant son T-shirt et son jean, il senti que l’air était parfait pour une baignade tardive. Plongeant, la tête la première, il sentit l’eau se glisser contre son corps, et il entrepris de faire plusieurs longueurs. Autrefois, il venait ici pour oublier, ce soir, il faisait l’inverse. Il ne voulait pas replonger dans son passé, bien au contraire, Cam’ voulait avant tout faire un bilan de sa vie, et il était arrivé à la conclusion qu’il en avait fait du chemin, qu’il n’était plus le jeune Cam’ obéissant à tout et blessé à vif. Il était devenu invincible et fort, déterminé et fidèle. Une chose lui manquait à sa liste : Seventies. Mais…là, c’était une question encore bien en suspense. Perdu dans ses pensées, il ne savait plus combien de longueur il faisait, il commençait juste à sentir son souffle de plus en plus s’essouffler, et ses muscles qui lui faisait un peu mal, mais beaucoup trop occupé dans ses pensées, il n’avait probablement pas aperçu la silhouette qui venait d’arriver et de se poser sur un des transats de la piscine.

there is a place where i don't feel alone, it with you liam cameron fitzgerald

Encore une fois, je ne dormais pas cette nuit. Je tournais et je virais dans mon lit sans savoir pourquoi. Me connaissant, je ne pouvais pas rester stoïque sans rien faire. Cela tombait plutôt bien, je devais aller à la piscine aujourd'hui mais je n'avais pas eu le temps avec mes affaires à préparer pour mon prochain vol dans cinq jours. Je préparais toujours mes affaires à l'avance. En marchant dans la rue, je me perdais dans mes pensées et je pensais soudainement à mes parents. C'était eux, la cause de mon insomnie. Contrairement à ma soeur jumelle qui s'enfonçait dans le deuil de jour en jour, moi je gardais tout à l'intérieur bien au chaud. Cela restait dans un coin de ma tête. Cela ne sortirai probablement jamais, mais j'avais tout de même l'espoir qu'un jour ces cauchemars cessent enfin. Mon quartier se trouvait non loin de la piscine municipale. J'avais de la chance, parce que je n'avais pas envie de marcher des kilomètres pour aller nager. Autant le faire dans ma baignoire. Arrivant devant le portail bien entendu fermé, je prenais appui sur la poignée pour faire balancer le reste de mon corps par dessus. Heureusement, le portail n'était pas trop haut sinon j'aurai probablement pu rester coincée dessus. Imaginez ce que la police peut imaginer avec ça. A ma grande surprise, je n'étais pas la seule qui ne trouvait pas le sommeil à cette heure si tardive. Il y avait quelqu'un dans l'eau qui nageait. Je n'arrivais pas à distinguer son visage, ni même sa silhouette. Peu importe, cette soirée là j'avais besoin de la passer tranquillement seule ou pas. J'avais besoin de me changer les idées. Mais la pensée pour mes parents devenaient de plus en plus forte, laissant même mes yeux lâcher quelques larmes en silence. Je ramenais mes genoux vers mon menton, plaçant mes bras autour de mes jambes. Je fixais l'eau, bouger sous l'impulsion des longueurs de l'inconnu(e). Le regard vide, je retombais dans la nostalgie des moments passés.

★ That you and I were made for this,
I was made to taste your kiss
We were made to never fall away,
Never fall away

L’endurance. Quelque chose que Cameron avait du apprendre à l’armée. Imaginez donc un jeune adolescent frivole tenter de ramper, d’escalader, de courir des kilomètres ? C’était à mourir de rire, oui. Au début, il se faisait distancer, ses muscles peu développé. Il s’essoufflait rapidement, et se faisait souvent réprimander par ses supérieurs. Seul Redan était le seul à le motiver. Du coup, en plus des exercices du jour, il en faisait la nuit, tout seul. Etre la risée de sa section ? Plus jamais ! S’acharnant dur comme fer, il finit par reprendre du poil de la bête, et rattrapa le troupeau, le dépassant même à la fin. Faisant les temps records à chaque entrainement, il fût surnommé : « Cameron, la fusée ». Un statut qui le faisait bien rire. Il en avait même pris gouts, à ses sports, à cette endurance de malade. Parce que le rythme était difficile à tenir, mais sa volonté d’y arrivé triomphait toujours. Et encore ce soir, il en témoignait. Nageant comme un poisson dans l’eau, en nage papillon, il prenait des petites respirations dès qu’il pouvait et enchainer les longueurs. Une façon de décompresser, d’oublier et de faire un point. Ca le détendait, le rendait plus fort, même si cela l’exténuait. Il avait l’impression de contrôler sa vie, ses envies et son corps. Du moins…jusqu’à ce qu’il ne puisse plus. Les muscles du bras et des jambes lui lançaient atrocement, son souffle devint beaucoup trop rapide, et lorsqu’il sentit que sa pulsion était à la limite, il finit sa longueur et vint s’arrêter au rebord. Passant les bras sur ce dernier, il regarda droit devant lui, où la nuit régnait encore plein peau. Tentant de reprendre un souffle normal, il resta quelques instants comme ça, à moitié, plongé dans l’eau. L’atmosphère dans l’air était parfaite, mais le petit vent qui s’était levé auparavant laisser des frissons froides dans le dos de Cam’. Replongeant dans l’eau une dernière fois, comme pour se donner de l’élan, il força finalement sur ses bras pour s’assoir sur le rebord, retourné de la direction qu’il regardait auparavant. C’est là qu’il l’a vit. Elle était assis sur un transat, les jambes recroquevillés et tenus par ses bras, la tête posée sur ses genoux. Il ne pu s’empêcher qu’elle le fixait désespérément. Etait-elle assez près pour le reconnaitre ? Combien de temps était-elle là ? Il n’en savait rien, mais lui, il en était certain. C’était Seven. Comment oublier chaque courbe de son corps, son tendre visage qu’il avait vu dans ses rêves pendant de nombreuses années ? Continuant à reprendre son souffle, il avait l’impression d’avoir tout de même son souffle coupé par Seven. Une boule s’était formé dans ses tripes, et il avait l’impression de perdre pied. Depuis leur baiser, ils ne s’étaient pas reparler. Pourtant, il avait tenté de nombreux messages, l’incitant à le rappeler, mais jamais il n’avait eu de réponses. Et voilà qu’elle était devant lui, maintenant. Se passant les mains dans les cheveux pour redresser les mèches rebelles, mouillées par l’eau, qui lui tombaient dans les yeux, il finit par se lever, décidé à aller la voir. Après tout, il n’allait pas rester toute sa vie dans l’incompréhension, non ? Sans même attraper une serviette et complètement trempé, il alla dans sa direction. Elle continuait à le fixer lorsqu’il vint s’assoir sur le transat d’à côté. Comment rompre le silence ? C’était une bonne question, et imbécile qu’il faisait, Cam’ ne pu s’empêcher de murmurer son prénom : « Seven… »

there is a place where i don't feel alone, it with you liam cameron fitzgerald

Je séchais rapidement mes larmes d'un revers de la main. Il fallait que je me reprenne. Ce n'était absolument pas dans mes habitudes de me mettre à pleurer en repensant à eux. J'avais trop pleuré pour les gens pour laisser couler encore une larme sur mes joues. Mais bizarrement, ce soir, je n'en avais pas la force. Il fallait que je laisse sortir ce qui restait bloqué depuis des années maintenant. 10 ans après leur décès, j'en arrivais à cet état là. Comme une pauvre fille qui avait besoin des bras de sa mère pour la rassurer, de l'assurance de la voix de son père. J'en avais presque oublié leurs visages. Le son de leur voix. Je ne savais plus, il ne restait plus que les souvenirs sur les photos affichées un peu partout chez moi. Cela me permettait de ne pas oublier, même si ma soeur ne voulait en voir aucune je ne pouvais pas m'empêcher d'un remettre une. Le deuil n'effaçait pas les souvenirs. Et des souvenirs j'en avais des tonnes. Je fus tirée de ma rêverie lorsque j'entendais un bruit d'eau et surtout un corps qui sortait de la piscine. Je n'arrivais toujours pas à distinguer le visage de cet insomniaque qui était venu au même endroit que moi. Je remarquais la silhouette noire s'approcher de plus en plus de moi et venir s'assoir à côté de moi. Soudainement, j'entendais mon prénom. C'était un timbre que je connais très bien. Un timbre masculin, sombre. Une voix qui me faisait frissonner. Un murmure que je connaissais. C'était le même que j'avais entendu lorsque j'eus pris la fuite après mon baiser volé. Baiser qui me coûtait un silence, le mien. Je n'avais pas osé le rappeler après cette tentative de démonstration de mes sentiments. « Seven… » Je tournais la tête afin de voir si tout de même il s'agissait bien de Cameron. Je remarquais ses cheveux trempés, ses mèches rebelles en bataille, les courbes de son corps parfaites. Oh que oui, c'était bel et bien lui, l'homme que j'aimais. A ce moment là, j'ai voulu prendre les jambes à mon cou mais j'étais comme clouée au transat. Je n'avais plus le choix maintenant je devais l'affronter. « Bonsoir Cameron...» Ma voix tremblait encore, probablement à cause des pleurs que j'avais depuis tout à l'heure. J'espérais seulement qu'il ne le remarque pas. « Enfin de retour à Myrtle Beach, ou alors tu vas encore une fois t'échapper ? » Bien sur que je lui en voulais d'être parti. Mon regard se replongea vers la piscine, afin d'éviter d'affronter ses yeux qui devaient être rivés sur moi.

★ That you and I were made for this,
I was made to taste your kiss
We were made to never fall away,
Never fall away

Seven. Oh belle Seven. Combien de fois Cameron avait rêver d’elle, là nuit ? Combien avait-il penser la voir, comme un fantôme passant dans sa chambre peu éclairer ? Combien de fois avait-il fermer les yeux et vu son doux visage qui lui souriait chaleureusement ? A vrai dire, il avait arrêter de compter les fois. Il se souvenait exactement de l’étincelle dorée qu’elle possédait dans ses yeux noisettes, il se souvenait parfaitement du petit rebond que ses joues prenaient lorsqu’elle riait. Il se souvenait exactement de façon de passer ses doigts dans ses cheveux lorsqu’elle est hors d’elle. Nombreux sont les petits détails que le jeune homme n’avait pas oublié, pendant sa longue recherche de soi-même. Parce que oui, partir à l’aventure dans l’armée avait été sa solution pour se sortir de son pétrin qui le rongeait. A l’époque, bien qu’il savait que certaine personne était là pour lui, comme Seven ou Vicky, il s’était toujours considéré comme solitaire et peu confiant avec autrui. Mais il le savait : ce n’était pas réellement lui. Comme si il était conscient que ca véritable personnalité avait été enfoui au plus profond de lui, incapable de la faire ressortir au grand jour. Voilà l’explication de sa fuite : tenter de se trouver, de se découvrir et de devenir l’homme qu’il avait tant rêver d’être. De devenir quelqu’un de bien, de bon et de généreux. Un homme fort et invincible qui pouvait surmonter n’importe quelle épreuve. A l’époque, même s’il se doutait de ses sentiments avec Seven, il n’aurait rien tenter. Parce qu’il se jugeait pas assez pour elle. Elle méritait quelqu’un digne d’elle, qui pouvait prendre soin d’elle et qui pouvait la rendre heureuse. Lui, il n’était pas cet homme. Il avait l’impression de perdre pied dans son vie et ce n’était pas ce qu’il rêvait d’apporter à Seven. Mais l’armée l’a changé. Il est devenu une autre personne, celui qu’il entendait devenir. Ses épaules s’étaient élargies et il savait maintenant qu’il pouvait souvenir la jeune femme qu’importe les coups durs. Fallait-il encore qu’elle le veille. Parce que pendant sa quête de lui-même, même s’il rêvait souvent d’elle, il s’était toujours dit qu’elle l’avait oublié. Après tout, des années avaient passés et elle n’envoyait plus de lettre, ni d’emails. Avait-il fait quelque chose ? Ou l’avait-elle simplement oublié ? C’était la question qui était rester un moment dans la tête de Cam’…jusqu’au jour où il eut une permission. Il rentra directement Myrtle Beach. L’attendant au dernier moment, avant de reprendre la route, elle se montra et l’embrassa. Fougueusement. Et aussitôt fait, elle disparu le laissant cloué sur place. De l’incompréhension se mêlait à ses sentiments joyeux et amoureux. Ce baiser lui avait donné des frissons tout le long de sa colonne vertébrale, lui avait donné des ailes. Mais…lorsqu’il tenta de la rappeler de la contacter…silence radio. Pourquoi ? Encore une question sans réponse. Et pendant des semaines, il avait tenter de trouver des explications, avait imaginé des scénarios catastrophes, tel un gamin qui voulait comprendre le pourquoi du comment. C’était pour ça qu’il était revenu, pour connaitre la vérité, pour la retrouver et pour réaliser, peut être, ses rêves les plus fous. Amoureux ? Oh oui. Faire le tour du monde pour connaitre enfin ses vraies sentiments n’était-il pas déjà une preuve d’amour ?
Assis à côté de lui, les coudes sur ses genoux, il avait croisé ses mains, comme pour évacuer l’angoisse qui s’était noué dans ses tripes. Sentant le vent caresser sa peau encore mouillée, il en eut quelques frissons qu’il tenta d’enlever discrètement. Seven importait plus que des frissons, voyons ! En la contemplant, éclairée par la lumière de la lune, et les quelques reflets des lumières de la piscine, elle semblait magnifique. Et pourtant, il ne pu s’empêcher d’apercevoir ses yeux rouges. Elle avait surement pleurer avant qu’il vienne la voir. Lorsqu’elle lui répondit, le tremblement de sa voix lui confirma sa thèse : « Bonsoir Cameron… » bon sang ! Que cette douce voix lui avait manqué ! A l’époque, il aurait tué pour l’entendre quelques minutes, et maintenant qu’elle était là, il se réjouissait de pouvoir savourer cette voix inoubliable. Continuant à la regarder, elle ajouta : « Enfin de retour à Myrtle Beach, ou alors tu vas encore une fois t’échapper ? » Lui en voulait-elle réellement d’être parti aussi vite ? Cela avait été nécessaire à l’époque et il espérait qu’elle l’avait compris. Apparemment, non. Mais n’était-il pas revenu pour elle, maintenant ? « Enfin de retour, oui… »dit-il. Il ne pu penser pourtant « Pour le moment » en fonction des évènements qui allaient suivre. Si elle le rejetait, vraiment aucune attache l’empêchait de rester ici. Et il n'espérait pas en arriver jusque là, vraiment. Parce qu’elle était vite devenue son rêve, son ambition. Pour la taquiner, il ne pu s’empêcher d’ajouter : « Mais dois-je te rappeler que c’est toi qui t’es enfuie la dernière fois… ? » une façon de se remettre en mémoire ce doux moment de partage, et de pouvoir lancer la discussion. Parce que oui, il comptait comprendre et surtout tenter sa chance ce soir.

there is a place where i don't feel alone, it with you liam cameron fitzgerald

En fixant le reflet de l'eau de la piscine, je ne pouvais m'empêcher de repenser à la façon dont j'étais partie juste après notre fougueux baiser. Je n'arrêtais pas d'imaginer toutes les thèses possibles à l'époque. Est-ce qu'il avait apprécié ? Pourquoi ne m'a t-il pas repoussé ? Des questions qui se bousculaient à l'époque dans ma tête pendant que je prenais les jambes à mon cou. En y repensant, j'avais été vraiment lâche de ne pas être restée pour lui faire face. Je me sentais terriblement mal sur le coup. J'avais fais la gaffe de ne pas répondre à ses messages. J'avais été méchante, cruelle. Mais surtout peureuse de ne pas pouvoir affronter mes véritables sentiments. Lors de notre baiser, cela m'avait fait comme un électrochoc. Je sentais un frisson le long de mon dos, qui prenait tout son temps pour faire sa route. Ce baiser était si intense que je m'étais reculée un peu trop brusquement. J'avais eu l'impression d'avoir cette sensation partagée chez Cameron. Et là, j'étais partie. Je me retrouvais à nouveau face à lui. Cette fois-ci, je ne pouvais pas partir et je devais affronter les multiples questions qu'il avaient à me dire. Je savais qu'il allait m'en demander beaucoup. A moi de tout faire pour tenter de cacher ces sentiments qui débordaient trop à ce moment là. J'avais tellement peur qu'il ne revienne pas d'une de ses missions. J'avais peur de recevoir ce fameux coup de fil ou l'on m'annonçait que Cameron était mort. Je n'imaginais même pas ce que j'allais ressentir après avoir raccrocher le téléphone. Si j'allais m'en vouloir à mort de ne pas lui avoir dis oui Cameron je t'aime et c'est avec toi que je veux partager ma vie. C'est pour cela qu'il fallait que je me jette à l'eau, et c'était maintenant ou jamais. Je tournais la tête, tirée par sa douce voix. « Enfin de retour, oui… » Je me sentais défaillir. Il allait encore une fois partir, loin de moi. A force, je commençais à m'habituer. Mais son absence m'était dure. Je ne m'autorisais pas à aller voir ailleurs. C'était lui que je voulais. La seule crainte que j'avais à chaque fois, c'était de le revoir mort ou vivant. « Tu vas encore me laisser... Encore et toujours... » Je ne voulais plus qu'il m'abandonne ainsi. Ce soir, nous devions tout mettre sur le tapis. Et c'était lui qui commençait, sur un ton taquin. « Mais dois-je te rappeler que c’est toi qui t’es enfuie la dernière fois… ? » C'était l'heure de me lancer dans mes explications sordides qui de toute façon, n'allaient pas marcher. Je savais qu'il attendait une chose : pourquoi avoir fuit ainsi. « Je sais, je me suis conduite comme une gamine de quatorze ans. Mais... J'ai... » Ma voix tremblait sous le stress que Cameron me provoquait. Une boule se formait dans ma gorge comme celle-ci m'empêchait de dire quoi que ce soit. « J'ai eu peur. » disais-je en un souffle. Peur de me prendre une veste, peur de me prendre une réprimande, peur qu'il me rejette. J'avais peur de sa réaction tout simplement.

★ That you and I were made for this,
I was made to taste your kiss
We were made to never fall away,
Never fall away

Des copines ? Il en avait eu plein. Des amourettes de quelques jours, des relations plus longues ou des relations d’un soir, qu’importe la nature de leur relation, aucune n’arrivait à lui faire ressentir que seul la présence de Seven lui procurait. Un sentiment de liberté, un sentiment qu’il existait vraiment et qu’il était un être extraordinaire. Au lycée, leur relation avait été de suite très profonde, beaucoup de sentiments, confus ou non. Rapidement, Seven était devenue une personne dispensable à sa vie, une bonne amie sur qui il pouvait compter, et réciproquement. Au départ, il pensait que c’était suffisant, cette relation. Mais depuis qu’il était lâchement parti, il avait regretté ce geste pour elle. Une partie de son cœur lui avait été arraché pour rester auprès d’elle. De l’amour ? Au début, il n’arrivait pas à s’y faire. Mais, les quelques relations qu’il avait eu pendant l’armée lui avait ouvert les yeux : il n’y avait qu’elle. Elle qui lui faisait ressentir ses tripes et son cœur. Elle seule qu’il désirait mais qui était à des milliers de kilomètres. Et voilà que maintenant, elle était devant lui, à quelques centimètres à peine. De quoi lui donner des longs frissons, de lui donner le tournis. Il avait rêvé de ce moment, de leurs retrouvailles. Il en espérait tant, qu’il en avait peur que leur tournure finissait mal. Semblant fixé la piscine, elle avait le regard vague, jusqu’à ce qu’il ajoute qu’il était enfin de retour. A ce moment précis, la jeune femme détourna le regard, et Cameron pu lire de la tristesse, de la colère et de l’incompréhension dans son regard. Cela lui fendit le cœur. « Tu vas encore me laisser…encore et toujours… » Fit-elle dans un soupire. Il encaissa cette accusation. Cette phrase beaucoup dire pour lui. D’une part, cela signifiait qu’elle avait été atteinte de son absence, par conséquent qu’il comptait pour elle, d’une manière ou d’une autre, aussi insignifiante qu’elle pouvait paraitre, et cela lui réchauffer le cœur. Mais, de l’autre, cela le rendait malade. Parce qu’il l’avait du la quitter, et cela l’avait beaucoup affecté. Elle semblait en colère de ce geste et attristé ; la dernière chose qu’il avait voulu lui faire à vrai dire. Mais il avait espérait qu’elle comprenne son geste. Mais apparemment…Ce n’avait pas été le cas. Il ne savait pas quoi répondre, il en était fautif et réparer son erreur…c’était comme effacer une partie de lui-même. N’ajoutant rien, il prit une grande inspiration et finalement, il enchaina directement avec de la taquinerie : « Mais dois-je te rappeler que c’est toi qui t’es enfuie la dernière fois ? » Après ça, il avait espérer que des explications viendraient, parce qu’il était venu pour ça, et pour elle. Le jeune homme espérait voir plus clair à cette histoire. Finalement, le regard vide et pourtant pleine d’expression, elle ajouta : « Je sais, je me suis conduite comme une gamine de quatorze ans. Mais…J’ai… » Sa voix s’estompa légèrement. Elle tremblait, c’était évident. Cameron pensait qu’elle était sur le point de paniquer, allait-elle fuir à nouveau ? Le laissant en plan comme la dernière fois ? Peut être, mais cette fois-ci il comptait bien la rattraper quoi qu’il arrive ! Tentant de finir sa phrase, elle déglutina et continua : « J’ai eu peur… » Depuis quand avait-elle peur de lui ? De sa réaction ? N’avaient-ils pas été comme les deux doigts d’une main, se connaissant par cœur et toujours ensembles ? N’empêche…avec ces années de séparation, il avait l’impression qu’ils étaient devenus des étrangers…A cette idée, il ne pu s’empêcher de la chasser rapidement ! Quel imbécile ! C’était Seven ! Celle qu’il aimait, elle n’avait rien changé, bien au contraire ! Se rapprochant un peu plus d’elle, il lui prit sa main. Ce contact le fit frissonner. Parce que c’était Seven, mais parce qu’elle avait les mains chaudes, alors que les siennes étais glacés par l’eau qui dégoulinaient encore sur sa peau. Cherchant son regard, il le croisa finalement et plongea ses yeux dans les siens. Et puis il explosa : « Écoutes…Je suis désolé d’être parti comme ça…Crois moi te laisser a été la dernière chose que je voulais faire, mais j’avais espérer que tu comprennes mon geste. Pas que tu l’acceptes, juste que tu comprennes que j’en avais besoin… » Prenant une légère petite pause, comme pour continuer à mettre ses idées en places, il entreprit de continuer sur sa lancé : « Tu n’as pas a avoir peur, Seven…Autrefois j’avais peur, mais maintenant c’est fini… » Commençant à lui caresser la main, les pensées de Cameron était plutôt chaotiques. Il ne savait pas dans quelle ordre il devait dire les choses, tellement il en avait à dire et cela se sentait surement : « Je suis là maintenant…je suis là pour toi… » Finit-il par avouer tout en regardant ses yeux noisettes. C’était vrai ce qu’il venait de dire. Autrefois il avait peur de sa situation, de son frère et de son passé lourd. Maintenant c’était fini et il comptait bien tout affronter.