Rafael ❀ Heart skipped a beat, but when I caught it you were out of reach

Il me fallu du temps pour reprendre le goût à la vie. Les premiers mois je les passais à l'hôpital coincé dans ma chaise roulante avec l'impression d'être un vieil homme qui n'attendait plus que de mourir. Je ne saurai dire combien de fois j'ai souhaité pouvoir me jeter par la baie vitré de ma chambre. Passer la rambarde et me laisser tomber dans le vide. J'avais tout perdu, mon passé, ma gloire, je n'étais plus qu'un nom à effacer des esprits. Je ne savais pas quoi faire, je n'avais pas d'envie. La seule chose que j'avais toujours su c'est ce que je deviendrais une fois grand. Un joueur professionnel de football américain. Mes parents m'avaient tellement poussé sur cette voie que je n'avais pas vu le reste. Je n'avais pas vu la vie qui filait entre mes doigts sans que je ne me rende compte de rien. J'avais dix neuf ans, j'étais coincé dans une chaise, peut-être à vie et rien ne pourrait me donner envie de me battre quand je voyais où ma dernière bataille m'avait mené. Durant trois mois j'étais obsédé par la mort, par cette vie qui m'avait glissée entre les doigts et que je n'avais pas eu la force de rattraper. J'étais un peu un joueur de poker qui avait tout misé sur son dernier coup et qui venait de se faire avoir, bluffer par un maître plus fort que lui. Je n'avais plus rien, plus rien que les part éparses de cette vie que je n'avais pas vécu.
Heureusement pour moi mon meilleur ami, Joshua, était là, il venait tout les jours et essayait de me remonter le morale, les heures de rééducation étaient moins longues avec lui, il me tirait vers le haut comme un frère d'armes tirant son compagnon derrière lui malgré que celui-ci le supplie de l'abandonner. Finalement je reposais un premier pied au sol 6 mois après être sortit de mon coma. C'était mon premier progrès véritablement significatif. Se suivit plein de petites victoire qui m'amenèrent à sortir de l'hôpital et à prendre ma vie en main. Je me suis d'abord remis à marcher difficilement à l'aide de béquille avant de boiter et de m'aider d'une canne. Maintenant je suis rétabli je marches sans aide bien que parfois je sentes encore des douleurs fantômes partir du bas de mon dos pour traverser mes jambes. Il n'empêche que j'ai repris ma vie en main, j'ai recommencer à faire du sport à petite dose, je me suis remis à sortir suivant mon idiot de meilleur ami là où il me traînait. C'est là que j'ai rencontré Raïna à une de ces soirées débiles qui ne m'intéressait pas. On a un peu parlé et le courrant est de suite passé, c'était une jolie fille, elle me parla d'elle, ce qu'elle voulait faire, d'où elle venait etc. Pendant ce temps je l'écoutais sans cesser de la regarder mon verre à la main. J'étais con, j'étais foutu, j'étais épris, j'étais fichu. En une soirée cette fille a réussit à m'hypnotiser tant et si bien que j'étais raide dingue d'elle. Ce n'est pas facile à expliquer, j'étais à bout de souffle, j'avais l'impression d'avoir couru un marathon et d'enfin trouver mon air. Comme si durant toute cette année j'avais passé mon temps à me noyer et qu'elle m'aidait enfin à sortir la tête de l'eau. Je ne comprends pas comment c'est possible mais c'est arrivé et pour rien au monde je ne changerais ça. J'ai l'impression qu'elle a réussit à recoller mon coeur à coup de sparadrap et dieu que j'aime ça.

Nous marchions tranquillement dans un parc de la ville. Tout le monde était rentré parce que le ciel était couvert. Sortant du chemin servant à la promenade on slalomait tranquillement entre les arbres restant silencieux. Un léger sourire aux lèvres mes mains enfouies dans la poche ventral de mon gros pull je donnais un léger coup d'épaule à la belle avant de lui dire : « Dis Rain' tu crois que tu vas rester longtemps ici ? Je veux dire, maintenant tu es bien assez grande pour avoir ton appartement et ne pas tout le temps déménager avec ton père, non ? Puis c'est mauvais pour tes études de tout le temps changer d'université. » A la vérité je gardais l'espoir fou de la voir s'installer définitivement en ville, ne pas être juste de passage. Je savais que son père changeait tout le temps de petit boulot et que c'était compliqué pour elle de s'attacher. A force de changer de ville je me demandais si elle n'avait pas un peu peur de s'attacher. J'étais sincèrement désolé pour elle, mais en même temps je voulais pas la perdre, moi j'avais pas pu me retenir. Je m'étais attaché à elle plus que de raison et j'étais dans de beaux draps maintenant. La jeune femme s'arrêta alors sans prévenir me laissant la bousculer légèrement.« Je n'ai pas d'argent et pas de boulot, si mon père venait à déménager je serai incapable de me payer quoique ce soit. C'est pour ça que je le suis et puis je ne veux pas l'abandonner comme ma mère l'a fait. » La regardant je lui offrais un léger sourire avant de poser ma main sur son épaule, je comprenais, mais il restait cette part de moi qui priait pour la voir restée. Quitte à lui couper les ailes, lui passer la corde au cou et l'enfermer à double tour. Je m'étonnais d'être aussi carré dans mes pensées moi qui ne m'étais jamais véritablement attaché à une fille. « Alors, j'espère que ton père restera en ville. » Me remettant à marché je gardais quelques pas d'avance pour ne pas qu'elle voit la déception qui s'était inscrite sur mon visage. Redevenant silencieux nous continuions à avancer sans reprendre le fil de notre conversation ou trouver quoique ce soit à dire. C'est alors que je l'entendis dans mon dos dire : « Je dois te dire quelque chose Rafael.» Me retournant sans m'arrêter je la regardais étonné par son ton sérieux et la force qu'elle avait mise dans ses mots. Une première larme du ciel s'écrasa sur sa joue avant que la pluie ne s'abatte violement sur nous. En quelques instants mon pull était quasiment trempé et je ne donnais pas chère du haut de Raina. Sans réfléchir je lui attrapais la main avant de me mettre à courir la belle me suivant sans broncher alors que nous allions nous cacher sous le toit d'un kiosque à cinq minutes d'où nous nous trouvions. Une fois en dessous de celui-ci je la lâchais reprenant mon souffle recroquevillé sur moi même. Ma jambe droite me lança douloureusement alors que je tentais de faire abstraction de la douleur qui se diffusait jusqu'au bas de mon dos. Serrant les dents je continuais à reprendre mon souffle quelques instants avant de lever mon visage pour la voir grelotter. En effet son haut était trempé et laissait voir ses formes avantageuse. Déglutissant péniblement, je retirais mon pull me retrouvant en t-shirt avant de lui tendre pour qu'elle ne l'enfile. Sans broncher Raina le fit ses cheveux mouillé collant à ses joues alors que je la contemplais incapable de détourner le regard. Malgré mon pull la belle continuait à grelotter, alors je m'approchais entourant ses épaules de mes bras avant de frotter énergétiquement son dos pour qu'elle se réchauffe. Son visage tournée vers moi je n'arrivais plus à respirer ou retrouver mes mots. Poussé par une impulsion que je ne contrôlais pas, j'attrapais une mèche de ses cheveux collé sur sa joue pour la replacer derrière son oreille. Son regard ancré dans le mien je restais immobile la jeune femme blottie dans le creux de mes bras. Je mourrais d'envie de l'embrasser mais elle m'interrompit en disant : « Je sors avec Joshua... c'est pour ça que je voulais te voir... pour te l'annoncer. Mais on reste amis ? » J'eu l'impression de recevoir un uppercut en plein dans la mâchoire alors que mon coeur se fendillait en plein d'endroit sans que je n'ai plus aucun sparadrap pour l'empêcher de se diviser en part éparse. Trop abasourdi pour réagir, je la laissais quitter la chaleur de mes bras alors qu'elle faisait mine de retirer mon pull : « Tu peux garder mon pull, il va comprendre que c'était parce que tu avais froid. Puis ce n'est pas mon genre de piquer les copines des autres et on est... amis.» Je souriais tout le long comme si ça ne me faisait rien, comme si je n'avais pas envie d'hurler à la mort, comme si je ne préférais pas endurer une fois encore les longs mois passé à l'hôpital plutôt que de la voir au bras d'un autre. Raina venait de m'achever mais je ne pouvais pas cesser de sourire, c'était ma dernière arme, la dernière chose que je gardais alors que je sombrais.

Il y a deux mois ma mère m'a présenté à une connaissance qui travail dans le monde du mannequinât. Me trouvant pas mal cette femme m'a fait faire quelques essaies en disant que si ça intéressait son agence elle me contacterait. Il y a un mois j'ai reçu un coup de fil comme quoi l'agence était intéressé et qu'ils avaient même un premier shooting à me proposer. Suivant les instructions j'ai fait les photos entamant ainsi un vrai book. Depuis lors je cours de casting en shooting gagnant mon argent loin du sport qui avait pourtant toujours bercer mes rêves. Cela fait maintenant deux semaines que j'ai été passé un casting pour la marque CK. Raina avait promit de m'y accompagner et a attendue tranquillement avec moi dans la salle d'attente avant de me regarder faire. En plein milieu du casting le photographe lui a demandé de me rejoindre et de faire des photos avec moi. Elle est venue naturelle et on a posé une heure durant. Je voyais bien qu'elle faisait ça plus pour s'amuser que par réel réflexion de dans quoi ça allait l'entraînée. L'agence l'a recrutée et nous avons été pris pour la campagne. Tout pourrait semblé parfait, la belle a une raison de restée et elle va avoir de quoi financer ses études. Toutefois ce qu'on avait pas prévu c'était d'être prit pour cette même campagne entant que couple. Maintenant on se retrouve à jouer le jeu devant les photographes et parfois à continuer lors des soirées organisée par l'agence ou même par nos propres amis lorsqu'on a peur que ça ne se sache. Pendant ce temps mon meilleur ami s'éloigne et j'ai de plus en plus de mal à différencier le jeu de la réalité. C'est de plus en plus difficile et Raina ne fait rien pour m'aider.