Sony - He said he liked to dance all by herself cause he’s a party boy (terminée)

Myrtle Beach, 2011

Sony n'en pouvait plus de mentir à Ireland. Il était bien décidé à lui avouer sa bisexualité. Il avait l'impression de la trahir en ne lui disant rien. Personne n'était au courant. Il avait besoin de le lui dire. Besoin de l'entendre dire que ce n'était pas si grave. Besoin d'elle, tout simplement. Pour la première fois de sa vie, Sony avait besoin de son soutien. Pour une fois, il voulait être celui qu'on protège. C'est pour cela qu'il l'avait appelé. « Allo Sony ? » « Salut Ireland. Tu es libre cet aprem' ? Faut qu'on se voit. J'ai un truc à te dire. »

Myrtle Beach, 2011

« Clic, clac »

« T'as l'habitude de prendre tes plans culs en photo ? » La question le désarçonne. « En fait, non. Mais j'sais pas, quand j'te vois, j'me dis que t'es encore plus beau immortalisé sur la pellicule. Et puis comme ça j'vais pouvoir te garder près de moi. C'est mon métier de prendre les gens en photo je te signale. » Sentimental Sony ? Rien qu'un peu. Le genre de type qui tombe amoureux toutes les trente secondes. « Josh, je peux te poser une question ? » Le blond tourne sa tête vers lui, posant sa main sur le torse du brun. « Ouais, vas-y. » Sony soupira. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait besoin de se confier. De dire qui il était. De dire ce qu'il cachait à tout le monde. De dire ce qui lui plombait le cœur. « Je suis un putain de menteur. Je mens à tout le monde, et surtout, je me mens à moi-même. » « C'est à dire ? » « J'ai aimé cette nuit passée avec toi. J'ai aimé t'embrasser, j'ai aimé perdre le contrôle quand nos corps n'ont fait qu'un. Je crois que j'aime être dans les bras d'un homme. » « C'est pas une question ça. » Sony le poussa hors du lit, jetant son appareil photo sur l'oreiller, avant de tomber au sol à son tour. Son corps surplombait celui de Josh, tandis qu'il s'affaira à lui mordiller l'oreille. « Ma question était : pourquoi tu me fais cet effet là ? » Le blond émit un rire cristallin avant de l'attirer à lui, leur lèvres se frôlant. « Parce que je suis sexy, voyons. »

Myrtle Beach, 2009

« Dis moi que t'es pas gay, s'il te plait. » Elle le regardait d'un air exaspéré. « Non je le suis pas, pourquoi cette question ? » « Parce que tout les mecs potables, mignons et pas cons sont toujours gays. » « Pas toujours, regarde moi. » Sony éclata de rire avant de plonger ses yeux dans ceux, verts, de celle qu'il venait de croiser sur le comptoir d'un bar. « Tu es super jolie. Me dit pas que tu es lesbienne ou je ne répondrais plus de rien. » « Pourquoi pas ? Tu serais déçu ? » « Encore plus excité je crois. » Cinq minutes plus tard, ils étaient déjà dans les toilettes du bar, langues entremêlées. « C'est un peu trash de baiser dans des chiottes, non ? » « T'inquiètes chérie, demain on s'en souviendra pas. » Ah Sony et l'alcool, une grande histoire d'amour. Le pire dans tout cela, c'est qu'il provoquait les situations de ce genre. Il buvait à outrance, alors qu'il savait pertinemment dans quel était il allait finir. Peut-être était-ce une manière de se rassurer que d'exercer son charme auprès des jolies filles ? Se rassurer, se dire qu'il était normal et qu'il n'était pas si différent des autres garçons. Se dire qu'être hétéro n'était pas si mal.

Londres, 2007

« Maman, je pars avec Ireland. » Elle ne leva même pas la tête. Elle n'allait pas très bien en ce moment. Dépressive, sans aucun doute. Mais il n'avait pas le choix. « Je te donnerai des nouvelles tous les jours. Tous les jours ma voix bercera tes oreilles. Je t'aime maman. » Sony l'avait embrassé. « Je penserai à toi à chaque instant. Mais Ireland a besoin de moi. Tu sais comment elle est ? » Pas de réponse. La porte avait claquée.

Londres, 2005

« Sony, viens dans la chambre s'il te plait ! » « Plus tard Jess', j'écris à quelqu'un là. » « Qui ça ? » « Un pote, j'arrive après. »

Papa,

9 ans déjà que je t'ai pas vu. J'ai plus beaucoup de souvenirs de toi, plus vraiment le temps de penser à toi. Pourtant, ce soir, j'ai envie de te voir. Je sais pas pourquoi, je sais pas ce qui se passe, mais j'ai besoin de te parler. J'ai 19 ans, l'âge de raison comme on dit. Mais j'trouve pas que j'ai une vie raisonnable. J'suis complètement malade quand je m'aperçoit que je fais que de la merde. J'essaie d'être fort, d'être l'homme de la maison comme on dit, mais c'est difficile. Pourquoi tu n'es pas resté avec nous, hein ? Pourquoi t'étais pas là quand j'ai été promu mister London 2005 ? Si tu savais à quel point je te ressemble, à quel point mes yeux sont le reflet des tiens... C'est mon unique fierté.

Je t'aime papa, quoiqu'il arrive, je pense à toi.

Il ne posta jamais cette lettre. Elle resta deux semaines dans la poubelle avant d'être oubliée.

Londres, 2002

« Sony, t'as quoi dans la bouche ? » « Une clope Ireland. Ne fait jamais comme moi et ne commence pas, ok ? » A 16 ans, le garçon avait ressenti le besoin de faire son rebelle, d'être un homme. Quoi de plus viril que la cigarette ? « Pourquoi j'ai pas le droit ? J'ai 12 ans ! » « Tu es trop jeune. Et puis c'est mal de fumer. Les poumons en prennent un coup, et puis tu finis par en crever. Si je te vois avec une clope dans la bouche, je te la fais bouffer ! » « Pourquoi tu fumes si c'est dangereux pour la santé ? » Quelle gamine intelligente. « Parce que j'ai l'âge de savoir si ce que je fais est bien ou pas. »

Londres, 2000

Sony avait maintenant 14 ans. Premiers émois amoureux, premières copines. L'adolescence ne l'a jamais vraiment frappé de plein fouet. Il n'avait jamais subit d'acné, pas plus que la laideur faisait partie de son quotidien. Un visage angélique, un corps déjà bien formé, il était LE garçon avec qui sortir. Cela à duré toute son adolescence, du collège au lycée. Populaire, attachant, meilleur joueur de cricket de la ville, son palmarès était sans fin. Pourtant, il y avait ces fois où il regardait ses copains sous la douche. Ces fois où il avait envie d'embrasser Scott, son meilleur ami de l'époque. Ces fois où son corps réagissait bizarrement lorsqu'il regardait son prof de maths... Il ne comprenait pas tout à fait de quoi il en retournait, et avait préféré laisser ces pulsions se perdre dans les méandres de son esprit. « Sony, ça te dirait de coucher avec moi ? » Elle n'avait que 15 ans. Il accepta pourtant sans hésiter. Une première fois mémorable. « Je te préviens, si tu es enceinte je butterai pas la cigogne ! »

Londres, 1995

« Mon chéri, j'ai quelque chose à te dire. » Il avait 9 ans. Il pouvait comprendre. Ireland jouait avec ses poupées, à quelques pas de là. « Viens par là. » Sony s'était alors approché, se posant sur les genoux de sa mère. « Oui maman ? » Elle avait soupiré, avant de planter ses yeux dans les siens. « Ton papa s'est fait arrêté. Il a fait des choses mauvaises, et il doit payer pour cela. » Sony s'était fermé. Il ne voulait pas entendre parler de son père. Il était parti, il n'avait rien à lui devoir. C'était lui l'homme de la maison maintenant. « Je m'en fiche. » Sa mère avait simplement voulu faire de son mieux. Elle comprenait son point de vu. « Je voulais seulement te le dire. » « Merci quand même. »

Londres, 1991

« Maman, il est où papa ? » Il ne comprenait pas ses larmes. Il ne comprenait pas pourquoi elle regardait parfois la fenêtre, comme si quelqu'un allait débarquer. Il ne comprenait pas les sanglots provenant de sa chambre la nuit, quand le silence faisait rage. « Il est parti mon chéri. Mais je suis là. Je serai toujours là. Toujours. » Cela lui avait suffit. Sa mère était tout pour lui. Un père n'était qu'optionnel. Après tout, il avait maman et Ireland, que demander de plus ?

Londres, 1990

Elle était si jolie. Sa petite soeur. A l'instant même où son regard avait croisé le sien, Sony en était tombé fou. De suite, il l'avait idéalisée, allant même jusqu'à la promouvoir reine du monde, reine de son monde. Il n'avait que 4 ans, mais déjà, il se comportait comme un chef avec elle. Personne n'avait le droit de l'approcher sans subir ses foudres. Il craignait que quelqu'un la fasse tomber, il craignait que la cigogne ne vienne la récupérer alors qu'il dormait. Il avait de suite trouvé la solution. Il s'était posté dans la chambre d'Ireland, dormant sur le petit canapé entreposé dans la pièce. Cela avait duré plusieurs jours avant que sa mère ne lui explique qu'aucune cigogne n'allait venir. Innocemment, il l'avait regardé avec de grands yeux. « Comment on fait les bébés alors ? »

Londres, 1987

« Il est si beau. » « Comment allons nous l'appeler ? » « Sony. » « Sony ? J'aime bien. Coucou Sony ! » Les parents Edelwies étaient les parents les plus heureux du monde présentement. Ils étaient si contents d'avoir leur premier enfant. Un petit garçon plein de vie, un petit garçon vif et bien portant.