REDAN ㄨ « Je te conseille de la fermer, à moins que tu ne veuilles à nouveau passer tes week-ends toute seule à jouer à Dance Dance Revolution et avec pour seule compagnie, un paquet de chips taille XXL..»

" Je m'en contre fiche, je ne veux pas de ce gosse sur les bras !" " Eh bien, il fallait y penser avant, Laura. Pourquoi tu n'as pas avorté dès le début ? Hein, dis-le moi ?! Depuis le jour où t'as appris ta grossesse, tu savais que tu ne voudrais pas de lui mais tu l'as quand même mis au monde. Laisse moi le temps de comprendre ta logique !" La femme, debout dans la chambre, faisait les cent pas tandis que son mari se trouvait assis sur le bord du lit. Il n'avait pas tord. Elle savait qu'elle ne garderait pas cet enfant, mais elle l'a quand même mit au monde. Rien ne semblait logique, dans cette histoire. En réalité, elle s'était laissée emporter par l'instinct maternelle. Et, surement, quand elle avait réagi, l'avortement n'était plus possible. Voilà pourquoi ce petit garçon était là, aujourd'hui. Ou du moins, depuis hier. Il avait vu le jour le neuf juillet mille neuf cent quatre-vingt sept. L'été, ah, quelle belle saison ! Elle se tourna vers l'homme qu'elle avait épousé et murmura. " Dès que je pourrais sortir, il ira à l'orphelinat." Pour le jeune père, désireux d'avoir cet enfant depuis déjà plusieurs années, ce fut un choc assez puissant. Pourtant, il ne dit rien et se contenta d’acquiescer. Après tout, il ne pourrait rien y changer. Pour lui, c'était inimaginable d'abandonner la femme qu'il aime pour un enfant. Du coup, les jours passèrent. Ce fut les infirmières qui s'occupèrent un temps soit peu du jeune Redan. Le jour du départ était arrivé. La décision n'avait pas été dure à prendre pour la jeune femme. Le jeune garçon fut donc placé dans un orphelinat. Son avenir était tracé : famille d'accueil, n'ayant pas la connaissance de ses vrais parents.

"Petit Redan deviendra grand." Passons.. Il a donc grandit, dans un orphelinat jusqu'à ses sept ans. C'est là que commencèrent les grands changements. Il fut d'abord envoyer dans une famille pendant pas mal de mois -presque un an, en fait.- Pour lui, c'était la goutte d'eau. Certes, il était jeune, mais il ne pouvait pas rester dans une famille telle qu'elle. Les enfants étaient trop bien élevés. Ils ne faisaient jamais aucunes bêtises, écoutaient leur parents, souriaient tout le temps. Pour lui, habitué aux rires, aux bêtises et au bordel, c'était trop. C'est ainsi qu'il commença. Il faisait n'importe quoi, cassait des verres "par hasard", répondait, essayait de "fuguer" lorsqu'ils sortaient tous au parc. Pour Red', c'était ça ou rien. Au bout de tous ces mois, il fut renvoyer à l'orphelinat. Ils retrouvaient les amis qu'il s'était fait là-haut. Aucun d'entre eux n'avaient eu une vie facile. Certains s'étaient fait abandonnés il n'y a pas longtemps, venant donc à peine d'intégrer l'orphelinat. Et, finalement, il continua ses conneries jusqu'à sa majorité, se faisant refouler à chaque fois des familles d'accueil dans lesquelles il tombait.

"Lâche moi, Red !" La jolie blonde était contre le mur et se débattait. Elle ne pouvait rien faire, le corps du jeune brun était contre elle et il tentait de l'embrasser. Elle en avait rêvé, mais le fait qu'il soit placé chez elle en tant que famille d'accueil la bloquait. C'était la dernière famille d'accueil dans laquelle il avait été placée et cela faisait seulement deux mois. Il était plus calme que d'habitude, puisqu'il s'était attaché à Léana. C'était un petit bout de femme qui rigolait tout le temps, le taquinait et le faisait revivre. Il s'était toujours pas remis du fait que ses parents l'aient abandonné. Il ne les connaissait pas, certes, mais c'était quelque chose de douloureux que de savoir qu'il avait été abandonné par ceux qui l'avaient créé. Finalement, il s'écarta. Leur petit jeu allait continuer, il le savait.

"Je m'en vais, Léana, je pars, à l'armés, ouais." Le jeune homme était entrain de faire ses valises et la jolie blonde tirait sur son bras pour l'en empêcher. Rien à faire, il continuait. Inimaginable pour lui de rester ici, la voir se pavaner devant lui au bras de l'homme qu'elle aime. Elle l'avait oublié, oublié tout leur baiser et leur unique nuit d'amour. C'était quelque chose qui n'avait fait qu'empirer la souffrance du jeune homme et il fallait qu'il parte. Sa décision était prise : s'engager dans l'armée. Il y était resté et, finalement, il accompagna Cameron, l'homme avec qui il avait passé tout ce temps, pour assurer la surveillance de Myrtle Beach. Mais.. Qui lui dit que Léana n'a pas tout changé et qu'elle n'a pas, elle aussi, rejoint cette petite ville ? Il a fait une croix dessus mais l'avenir lui réserve bien des surprises.