O'Donnell - Live in the past does no good

Cher Journal,

Oui, je sais les journaux intimes c'est pour les filles mais bon, faut quand même que je raconte mon histoire et puis aujourd'hui, un truc super important est arrivé dans ma vie. J'ai dis à Charlotte Pettigrew que je l'aimais et elle m'a dis qu'elle aussi. Bon, d'accord, on a treize ans mais il n'y a pas d'âge pour s'aimer pas vrai ? Dis de cette manière, on dirait que c'est super cool mais ce n'est pas le cas. La famille O'Donnell et la famille Pettigrew, voisins depuis de nombreuses générations se détestent pour des raisons que je ne connais pas ou plutôt que je me fiche de connaître vu que c'est certainement mon arrière-arrière grand père ou je ne sais quoi qui a débuté cette haine. Charlotte et moi sommes les deux héritiers de cet empire de haine. Roméo & Juliette ? Oui, on peut dire ça de cette manière. J'espère tout de même ne pas avoir à mourir pour pouvoir continuer à aimer Charlotte mais ça, l'avenir nous le dira. Nos parents pensent que nous nous détestons car le premier jour d'école, il y a de nombreuses années de cela, nous nous étions disputés comme pas permis au milieu de la classe. J'avais envoyé mon tube de colle sur son t-shirt et tout avait déboulé depuis. Quand nos parents sont allés voir la directrice, ils ont promis de nous gronder mais tu parles ! Ils étaient bien trop fier que cette haine soit encore dans la nouvelle génération. Sauf que bon, les choses n'ont pas vraiment continuées. Charlotte et moi sommes devenus amis et maintenant, c'est ma copine, mon amoureuse. Seulement, je ne préfère pas imaginer la réaction de nos parents s'ils apprenaient une chose pareille. Notre relation est donc secrète aux yeux de tous mais s'aimer en cachette peut être fun non ? En tout cas, je sens q'aujourd'hui, ma vie est changée pour toujours car Charlotte est entrée dans ma vie et elle n'est pas prête d'en sortir.

PS : Ah oui, j'oubliais ... Je la surnomme Chuck depuis bien des années mais bon, j'aime bien Charlotte pour mon journal.

Cher Journal,

Je suis en train de vivre une double vie. La première est celle que je vis avec ma famille, tous les jours et toutes les heures et la deuxième est celle que je vis quand Chuck et moi nous retrouvons tous les deux trois fois par semaine et puis lors de nos baisers volés derrière un mur, dans les toilettes, peu importe l'endroit tant que personne ne peut nous voir. Mes amis te dirons que je la déteste et qu'elle aussi mais ce jeu me fait mal. J'ai l'impression de la blesser à chaque fois que je suis obligé de la détester et pourtant je l'aime tellement ... L'école primaire, puis le collège, puis le lycée et maintenant nous sommes à la fac. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais les choses se compliquent ces derniers temps. Elle avec la danse et moi avec le football, ce n'est pas facile de se voir surtout quand vos parents surveillent vos moindre faits et gestes. Pourtant, quand je me retrouve avec elle, ce sont les meilleurs moments de ma journée, de ma semaine et de mon mois. J'y peux rien si l'amour rend un peu débile, ce n'est pas de ma faute. Je m'en veux de ne pas pouvoir lui réserver plus de temps mais nos rêves et notre ambition dévorante que nous partageons nous prend du temps. Mais j'ai confiance en l'amour que je lui porte, j'ai confiance en notre couple parce que l'amour est plus fort que tout pas vrai ?

Cher Journal,

Tu vas jamais croie où j'ai mis les pieds aujourd'hui ! Journée de merde, journée où mon coeur est brisé à jamais, journée à enterrer. Je savais qu'aujourd'hui chez les Pettigrew c'était la fête pour l'arrivée du bébé de Charlotte. Ah oui ! Je ne t'ai pas dis la meilleure encore. Chuck, ma petite Charlotte m'a trompée avec son meilleur ami alors qu'elle était encore avec moi et ils ont eu un gosse ! C'est pas génial ça ! Oui, Roméo & Juliette c'est finis depuis bien longtemps ... Je ne comprends toujours pas comment elle a pu me faire ça. D'accord, c'était peut-être pas idyllique ces derniers mois entre nous à cause de nos études mais ce n'était pas une raison à mes yeux, je l'aimais tellement que j'ai été aveugle, tellement aveugle que je n'ai même pas vu qu'elle ne m'aimait plus. Et elle est fiancée aussi. Je préfère tout écrire, cela rend la vérité encore plus vraie et me fait comprendre que j'ai tout raté. Quand j'ai écris pour la première fois dans ce journal quand j'avais treize ans, je pensais que ma vie serait toujours liée à celle de Chuck, je pensais que jamais nous ne serions séparés mais je me trompais. Pauvre gosse aux idées bien trop romanesques ... Bref, donc je me suis pointé à cette fête sachant pertinemment que je n'étais pas le bienvenue. En entrant j'ai vu le père de Charlotte me jeter un regard assassin mais je savais qu'il ne ferait rien pour ne pas faire de peine à sa fille. Et là, juste devant mes yeux, Charlotte, une bague aux doigts, le sourire aux lèvres avec son bébé dans les bras et son connard de meilleur ami qui la tenait dans ses bras. J'avais envi d'hurler à tout le monde que c'était ma place, que personne ne devait la toucher à part moi mais je n'en fis rien, je me contentais d'avancer, la tête haute. Une fois près d'elle, je l'ai félicitée, c'est le moins que l'on puisse faire quand l'on voit la tête d'ange qui repose au creux de ses bras. Ca me tuait de l'admettre mais la fille de l'autre connard était magnifique. Je détournais donc le regard de ce visage innocent, ignorant de tout le mal que le monde allait lui faire vivre. Elle me remercia bien entendu et je ne pus m'empêcher de lui poser la question, celle que je me pose depuis des mois et des mois. Pourquoi elle m'a fait ça ? Pourquoi elle NOUS a fait ça ? Mais elle ne répondit pas, cette fois aucun mot ne sortir de sa bouche. Je compris, je n'avais jamais été complètement idiot. Je baissais les yeux et me dirigeais vers la sortis. Avant de passer la porte, je regardais une dernière fois ce tableau de la famille parfaite et le père de Charlotte plus heureux que jamais. J'avais envi de les tuer, tous un par un ... J'ai tourné le dos à mon bonheur aujourd'hui, je le sais mais que puis-je faire d'autre ? Je les déteste, je me déteste, je déteste tout. Je viens d'enfiler un jogging, il est temps que j'aille courir et que je réussisse au moins une chose dans ma vie, mon rêve de toujours, devenir joueur de football professionnel.

Cher Journal,

La première fois que j'ai ouvert ce journal, j'avais treize ans, j'ai maintenant vingt-deux ans et tellement de choses ont changées. J'habite dans cet immeuble près de la plage depuis quelques semaines. L'appartement est agréable, les voisins j'en ai rien à faire. Pourquoi j'ai pris cet appartement ? Parce que je peux aller courir sur la plage tous les matins et tous les soirs et qu'en quittant le domicile familial, je m'enleve le poids de passer tout le temps devant la maison d'enfance de Charlotte. Je ne l'ai pas oubliée, je n'y arrive pas. J'avais peut-être raison à treize ans, nos vies sont liées mais certainement pas de la manière dont je l'aurais pensé. Je ne peux pas me la sortir de l'esprit, j'y peux rien. Le seul moment où elle ne me hante pas c'est lorsque je suis sur le terrain. Je finis la fac cette année et avec les recruteurs, j'ai bonne chance de pouvoir jouer en professionnel l'année prochaine.Voilà un an que je ne fais que ça. M'entraîner, sortir, boire, coucher avec n'importe quelle fille juste pour espérer la sortir de mon esprit juste un petit peu. Mais il faut être réaliste, quand on a aimé comme j'ai aimé Chuck, on oublie pas et on continue. Roméo & Juliette ... Des âmes soeurs ... Qu'est-ce que j'ai envi de le crever son meilleur ami ! Et vu mon entraînement intensif, je n'aurais aucun problème pour le faire. Mais j'essaye aussi de chasser ces envies de meurtre. De toute manière, je le crèverai dans mes rêves comme toutes les nuits. Le soleil se couche sur notre petite ville ... J'aurais peut-être dû rester à Londres en fait et ne jamais faire la connaissance de Charlotte. J'aurais pu fuir cette ville et ne pas affronter chaque endroit de la ville qui portait un souvenir mais non, je n'étais pas faible. Je suis malheureux, brisé, seul mais pas faible, ça jamais. Et pourtant, je me sens faible et plus seul que jamais.